Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monseigneur, je vous escrivis il y a quelques jours par
2monsieur de Maniquet, vous advertissant comme il m’avoit presté
3quatre cens francs de monsieur d’Evènes mon oncle six cents ; et
4quelque temps au paravant, j’ay acheté un cheval de charrete
5quarante escus mais venant à marcher, il m’en faudra acheter
6encores un autre car, à moins je ne m’en puis passer. Pour le
7reste de mon équipage, je m’en accommode peu à peu. J’ay receu
8celle qu’il vous a pleu m’escrire du XXII passé. Je n’ay point
9receu elle que vous dittes m’avoir escrit par Bourgel. Quant
10aux moyens que monsieur d’Evènes mon oncle a de me fournir ar-
11gent, je n’y en voy guères comme je m’asseur qu’il vous
12pourra dire plus au long. Pour le fait d’Apt, je y feray ce
13qu’il me sera possible. Je ne faudray me conduire à l’endroit
14de madame de Tournon suivant ce que vous me commandez.
15J’avoys oublié à vous dire par mes dernières comme j’ay parlé
16trois ou quatre fois à monsieur le prince daulphin de la ch-
17telenie de Grane. Je n’en ay sceu tirer autre réponce, sinon
18qu’il vous voudroit gratifier en plus grande chose et qu’il y
19adviseroit avec son segrétaire et la dernière fois que je
20lui en parlay, ce fut le jour qu’il partit de ceste ville
21pour s’en aller chez lui. Je l’accompagnay à deux lieues
22d’ici. Il me dit qu’il s’en résoudroit à la couchée avec
23son segrétaire. Voilà tout ce que pour asteure je vous
24puis escrire, vous ayant baisé très humblement les mains, je supplie
25le Créateur vous tenir
26monseigneur en toutte prospérité, longue et heureuse
27vie. De Paris, ce XII décembre 1572.
28Votre très humble filz zt obéissant serviteur
29à jamais
30De Simienne Alemand